Naviguer dans la vie quotidienne peut tourner au parcours d’obstacles pour celles et ceux qui vivent avec une maladie chronique. Les troubles de la marche, souvent relégués au second plan, signalent parfois des maux sous-jacents bien plus profonds. L’arthrite, par exemple, impose ses douleurs articulaires, freine les mouvements et restreint l’autonomie.
À côté de cette affection, d’autres maladies telles que la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson perturbent le système nerveux. Résultat : se déplacer devient un vrai défi. Les pathologies cardiovasculaires, comme l’insuffisance cardiaque, diminuent l’endurance et rendent chaque déplacement plus éprouvant. Repérer ces maladies permet d’ajuster la prise en charge et d’offrir aux patients une existence plus sereine.
Plan de l'article
Les principales maladies chroniques responsables des difficultés à marcher
Différentes affections peuvent être à l’origine de troubles de la marche. Voici les principales :
Arthrite
L’arthrite, qui correspond à une inflammation des articulations, provoque douleurs et raideur. Elle cible surtout les genoux, les hanches et les pieds, ce qui complique sérieusement la marche. Après un moment d’immobilité, la douleur peut devenir insupportable.
Sclérose en plaques
La sclérose en plaques attaque le système nerveux central. Cela se manifeste par une faiblesse musculaire, des spasmes et des pertes de coordination qui compliquent les déplacements. La fatigue chronique accentue encore ces difficultés.
Maladie de Parkinson
Cette pathologie, qui détruit progressivement certains neurones, s’accompagne de tremblements, d’une rigidité musculaire et de mouvements ralentis. Marcher sans entrave devient alors difficile, d’autant que les troubles de l’équilibre sont fréquents.
Insuffisance cardiaque
Lorsque le cœur ne parvient plus à pomper le sang efficacement, l’oxygénation des muscles s’en ressent. Les patients se fatiguent vite et se retrouvent à bout de souffle au moindre effort. Un trajet à pied peut vite tourner à l’épreuve.
D’autres affections entravent aussi la marche, pour des raisons variées :
- Polyneuropathie diabétique : Conséquence du diabète, elle endommage les nerfs, provoque des douleurs, une sensation de perte de sensibilité dans les jambes et rend la marche incertaine.
- Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) : Ici, la respiration se fait difficile, l’essoufflement s’installe et chaque déplacement réclame un effort démesuré.
Face à cette diversité de causes, un bilan médical précis s’impose pour identifier la source du problème et ouvrir la voie à des soins personnalisés.
Symptômes associés aux troubles de la marche
Les maladies chroniques qui entravent la marche ne se limitent pas à une simple difficulté à se déplacer. D’autres symptômes s’ajoutent, influant directement sur la qualité de vie et nécessitant une attention ciblée.
Douleur et raideur
La douleur accompagne fréquemment l’arthrite ou la neuropathie diabétique. La raideur, qu’elle touche les muscles ou les articulations, ralentit les mouvements. Dans la maladie de Parkinson, elle devient même un frein quasi permanent.
Faiblesse musculaire
La faiblesse des muscles, fréquente dans la sclérose en plaques ou l’insuffisance cardiaque, limite la distance parcourue à pied. Spasmes et crampes peuvent venir compliquer la tâche, transformant chaque pas en effort supplémentaire.
Problèmes d’équilibre
Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques, l’équilibre devient précaire. Le risque de chute augmente, rendant la rééducation souvent indispensable.
Essoufflement
La dyspnée, ou difficulté à respirer, concerne surtout ceux qui vivent avec une maladie pulmonaire ou une insuffisance cardiaque. Monter un escalier ou marcher sur quelques mètres peut rapidement devenir pénible.
Engourdissements et picotements
Les sensations d’engourdissement ou de picotement, caractéristiques de la polyneuropathie diabétique, perturbent la perception des appuis au sol. Cela multiplie les risques de chutes ou de blessures, surtout quand la sensibilité est amoindrie.
Face à cette mosaïque de symptômes, la prise en charge doit s’appuyer sur plusieurs disciplines médicales. Adapter les traitements passe par une évaluation minutieuse de chaque cas.
Diagnostic et examens pour identifier les causes des troubles de la marche
Consultation médicale
Tout commence par un examen médical approfondi. Le praticien s’intéresse à l’histoire de la maladie, ausculte le patient, interroge sur les antécédents familiaux et les habitudes de vie. Ce premier contact oriente déjà les investigations.
Examens complémentaires
Pour préciser le diagnostic, plusieurs examens sont généralement proposés :
- Analyses sanguines : Elles dépistent des troubles métaboliques ou inflammatoires, comme un diabète déséquilibré ou une carence en vitamines.
- Imagerie médicale : Radiographies, IRM ou scanners servent à repérer d’éventuelles lésions osseuses ou musculaires.
- Examens électrophysiologiques : L’électromyographie (EMG) ou les tests de conduction nerveuse vérifient le bon fonctionnement des muscles et des nerfs.
Évaluations spécifiques
Certaines maladies nécessitent des tests ciblés pour affiner le diagnostic :
- Évaluation neurologique : Pour des pathologies comme la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson, des bilans neurologiques détaillés sont réalisés.
- Tests de la fonction pulmonaire : Les personnes atteintes de MPOC passent une spirométrie pour mesurer leur capacité respiratoire.
- Échocardiographie : Cet examen visualise les structures du cœur chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque.
Approche multidisciplinaire
La gestion des troubles de la marche fait souvent appel à plusieurs professionnels de santé. Médecins généralistes, spécialistes, kinésithérapeutes et ergothérapeutes travaillent de concert pour proposer un accompagnement sur-mesure.
Options de traitement et rééducation pour améliorer la marche
Traitements médicamenteux
Certains traitements permettent de limiter les troubles de la marche associés à des maladies chroniques. Selon la pathologie, plusieurs solutions existent :
- Antiparkinsoniens : Chez les patients touchés par la maladie de Parkinson, des médicaments tels que la lévodopa peuvent améliorer la coordination et la motricité.
- Anti-inflammatoires : Ils atténuent douleurs et inflammations dans des maladies comme l’arthrite.
- Hypoglycémiants : Pour les diabétiques, ces traitements aident à stabiliser la glycémie et à limiter les complications nerveuses.
Rééducation fonctionnelle
La rééducation occupe une place centrale pour retrouver des capacités de marche. Différents axes sont explorés :
- Kinésithérapie : Par des exercices adaptés, le renforcement musculaire et la rééducation proprioceptive, la kinésithérapie permet de regagner en force et en stabilité.
- Ergothérapie : L’ergothérapeute aide à aménager l’environnement du patient et à choisir les aides techniques les plus appropriées.
- Rééducation neurologique : Pour les troubles liés au système nerveux, des programmes spécifiques sont mis en place pour travailler coordination et réflexes.
Interventions chirurgicales
Dans certains contextes, la chirurgie offre une alternative efficace :
- Prothèses articulaires : Face à une arthrose avancée, les prothèses de hanche ou de genou peuvent transformer le quotidien.
- Chirurgie de décompression : Elle vise à libérer les nerfs comprimés, notamment en cas de sténose spinale.
Utilisation d’aides techniques
L’usage d’aides techniques permet à de nombreux patients de gagner en autonomie :
- Cannes et déambulateurs : Ces équipements apportent un appui supplémentaire en cas de troubles de l’équilibre.
- Orthèses : Elles soutiennent ou corrigent les membres touchés pour faciliter les déplacements.
Pour chaque situation, les recommandations des professionnels de santé permettront d’ajuster le parcours de soins et la rééducation à la réalité de chacun. Parce qu’entre adaptation et volonté, la marche n’est jamais tout à fait perdue.


